jeudi 17 décembre 2009

Paul Bisciglia, contemporain et ami de Zardi...


Il faudrait réparer l’injustice qui est faite à Paul Bisciglia, né le 30 juillet 1928 à Alger, l’un des seconds rôles du cinéma français, presque aussi présent à l’écran que Dominique Zardi ou Bernard Musson. Sa carrière lui a permis de rencontrer toutes les familles du cinéma français, lui qui tourna avec Jean-Paul Le Chanois et Eric Rohmer, Jacques Rivette et Claude Zidi. Il fait parti des personnages secondaires – et parfois de simples silhouettes – rencontrés régulièrement dans l’entourage de LdF. Pour le site « Autour de Louis de Funès » il déclara avoir rencontré Louis « autour des années 50, lorsque nous avons tourné "Le Dindon". Nous étions tous des comédiens de cabaret aux cachets assez maigres. Nous avions la vie dure. Lui était pianiste de bar, et travaillait dans les cabarets où je jouais. C'était donc un copain qui se joignait à nous (…). Après, j'ai fait avec lui "Les Aventures de Rabbi Jacob", "Le Gendarme de Saint-Tropez" et d'autres films dont je ne me souviens plus très bien... » Sa première rencontre avec Louis de Funès date effectivement du Dindon, captation télévisée de la pièce de Georges Feydeau par Claude Barma. Bien d’autres films suivront où Paul Bisciglia est cantonné aux rôles de voisin, de chasseur d’hôtel (comme dans Courte tête), de pompiste (dans Rabbi Jacob) ou de bagagiste (dans l’Aile ou la cuisse). Son plus grand rôle restera sans doute d’avoir donné sa voix au vieillard Agecanonix.

mercredi 16 décembre 2009

Yves Barsacq, moins Zarbi que Zardi, autre star des seconds rôles


Acteur né le 17 juin 1931...
Yves Barsacq, une bouille ronde barrée d’une moustache brune, est l'un des seconds rôles les plus présents aux génériques des films populaires français des années 60 et 70. « J'ai commencé par être technicien, déclara-t-il au site « autour de Louis de Funès ». J'ai fait l'école Louis Lumière. j'ai été deuxième assistant prise de vue et là j'ai connu beaucoup de techniciens. C'était très dur de percer à l'époque. J'ai pris aussi des cours d'art dramatique. Après 3 ans de cours, j'ai commencé à tourner un peu grâce aux gens que j'ai connus. J'ai commencé à tourner au cinéma en 1957 dans "Un amour de poche" de P. Kast avec Jean-Claude Brialy ».
On a ainsi vu et revu Yves Barsacq dans la plupart des films mettant en vedette Louis de Funès durant cette période. On le croise dans Pouic Pouic en valet de Brévin (l'homme d'affaire incarné par Guy Tréjan), automobiliste exaspéré dans Le gendarme se marie, postier dans le Tatoué, automobiliste encore dans Le Gendarme en ballade, Audiard la fait tourner dans Le cri du cormoran le soir au dessus des jonques ou dans Elle cause plus elle flingue. Il croise même Woody Allen dans Guerre et amour. A la télévision il est journaliste dans l'Abonné de la ligne U, moine bagarreur chez Thierry la fronde, et surtout Wilson, le compère d'Herlock Sholmès dans les trois aventures d'Arsène Lupin l'opposant au "célèbre détective britannique". Il fait également une importante carrière de doubleur de dessin animé, en particulier pour les longs métrages adaptés des aventures d'Astérix et dans la série des Tintin où il incarne la voix des frères Dupont(d).
Mais chaque carrière, même la plus humble, a son summum. La distribution de Playtime de Jacques Tati nous permet de rencontrer Yves Barsacq dans le rôle de l'ami de Monsieur Hulot. Et ça, c'est la classe !

mardi 15 décembre 2009

Aussi Zarbi que Zardi... le grand Musson


Zardi est mort, il reste Bernard Muson, né le 22 février 1925, sans doute l’un des plus grands seconds rôles français.
A son propos, Frédéric Dard écrivit : « J'ai un ami comédien, ça fait une paie que je ne l'ai vu. Musson, il s'appelle. Un grand à mine compassée. Il joue ce qu'on appelle les petits emplois, mais il travaille comme un fou; tu l'aperçois dans tous les films. Tu sais pas fatalement son nom, mais tu le connais, toute la France le connaît. Et qu'interprète-t-il ? Je vais te dire : un maître d'hôtel, ou un croque-mort, ou un académicien, ou un ministre, rarement autre chose, ce qui prouve combien les quatre professions que je viens de numérer sont sœurs, sont conjointes, presque interchangeables. Leur dénominateur commun ? Musson ! Un grand type d'apparence sévère, gourmée (mais un fin gourmé !) avec un air de ne croire qu'en la bienséance. Musson ! »
… Ce qui lui valut de figurer aussi bien dans les Diplômés du dernier rang que dans Le Fantôme de la liberté de Luis Buñuel et même d'approcher Audrey Hepburn dans Charade. Aucune "vedette" du cinéma français ne peut en dire autant.

Zardi le Zarbi


Dominique Zardi vient de mourir à 79 ans.
C'était le dernier grand "second rôle" du cinéma français, un survivant des années Lautner,né le 2 mars 1930, décédé le 14 décembre 2009.
Deuxième rôle, troisième rôle, figurant… La carrière de Dominique Zardi – souvent associé à son camarade Henri Attal – traverse toute l'histoire du cinéma français. Certains cinéastes comme Jean-Pierre Mocky, André Hunebelle ou Claude Chabrol, lui donnaient quasiment un rôle dans chacun de leurs films.
Il a donc tourné plusieurs centaines de films et de téléfilms depuis son entrée dans la carrière en 1943.
On connaît moins sa carrière d'écrivain au service de la mémoire du peuple juif avec le Génie du judaïsme et la Rue des Rosiers, ou de l'histoire du Paris populaire avec un ouvrage consacré au monde des truands. Il s'est également consacré à la défense du monde de la boxe en écrivant les Immortels de la boxe et en créant une revue consacrée au "noble art", tout en écrivant les chansons des génériques de quelques uns des films dans lesquels il tourna.

mardi 8 décembre 2009

La chaise roulante qui foote...


Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, voici que Michel Platini décide de jouer au football en chaise roulante. Je ne sais pas de quand date cette photo et pourquoi Platoche se traîne sur des roulettes. Mais cette photo aussi j'aurais aimé l'avoir sous les yeux il y a quelques mois.
Maintenant que je remarche - si mal et si peu - je n'ai certes aucune nostalgie de ma période particulière, mais je regrette la qualité de la haine qui m'animait. Ma faiblesse me rendait fort, personne n'ose, et n'a intérêt à, ouvrir sa gueule quand un handicapé méchant l'invective...

Le retour de la Chaise Roulante qui rocke...


J'en rêvais Jony l'a fait !
Depuis des mois je cherche une image people et sexy de personnage un peu connu véhiculé en chaise roulante. Et monsieur Aliday vint, accompagné de son amie Laet'.
Pourquoi ne s'est-il pas cassé la hanche il y a six mois, quand j'avais besoin d'être rassuré.

jeudi 12 novembre 2009

Les victimes de Landru


Il y a cent ans, Landru était condamné... pour escroquerie. La suite allait démontrer qu'il ne se contentait pas de promettre le mariage à des jeunes femmes naïves.

C'est un phénomène assez étrange.
Les tueurs contemporains sont des monstres, les tueurs du siècle dernier sont des personnages romanesques...

Landru, l'un des pires d'entre eux bénéficie d'une complaisance assez étonnante. Mais voyons plutôt la liste de ses crimes :

Jeanne-Marie Cuchet, née Jamast, lingère, veuve d'un commerçant, 39 ans, disparue en février 1915 – Landru assassina sans doute également son fils André Cuchet, 17 ans ; Thérèse Laborde-Line, née le 12 août 1868 en Argentine ,séparée d'un mari aubergiste, disparue en juin 1915 ; Marie-Angélique Guillin, ancienne gouvernante, disparue en août 1915 ; Berthe-Anna Héon, 55 ans, née au Havre, veuve, femme de ménage, disparue en décembre 1915 ; Anne Collomb, 44 ans, veuve, secrétaire dans une compagnie d'assurances, disparue à Gambais, disparue en décembre 1916; Andrée-Anne Babelay, 19 ans, domestique chez une cartomancienne, disparue en avril 1917 ; Célestine Buisson, veuve, femme de ménage, disparue en août 1917 : Louise-Joséphine Jaume, 38 ans, en instance de divorce, disparue en novembre 1917 ; Anne-Marie Pascal, 33 ans, divorcée, couturière, disparue en avril 1918 ; Marie-Thérèse Marchadier, 38 ans, ancienne prostituée connue sous le nom de la belle Mytèse, tenancière d'une maison close de la rue Saint-Jacques, à Paris, disparue en janvier 1919 – Landru assassina sans doute également ses deux chiens, les deux seuls véritables « cadavres » découverts dans cette affaire …

Romanesque vous dis-je...

jeudi 5 novembre 2009

La France Bizarre ?


Eh bien oui, et je le prouve avec ce magnifique ouvrage.
Comme dit mon éditeur :
Amateurs de pittoresque banal et de sentiers bien balisés, passez votre chemin ! Dans ce Dictionnaire de la France insolite, on ne trouve que de l’étonnant, de l’étrange et du bizarre.

Partez à la rencontre des sources miraculeuses, des mégalithes, des ponts du Diable, des fées, des OVNI, des statues très kitsch, des chefs-d’œuvre de l’Art brut, des récits de sabbats, des pagodes, la Bête du Gévaudan, des criminels célèbres, des maisons diaboliques, des monuments très hauts ou un peu tordus, les dragons, la Vouivre, Mélusine, Gargantua, des dingues en grand nombre, sans oublier les châteaux hantés et leurs fantômes…

Un véritable guide pour les amateurs d’insolite, classé par départements, par villes et villages.
Un compagnon indispensable pour visiter une
France qui est loin, bien loin des guides
touristiques classiques.

lundi 2 novembre 2009

Gens de Koufonissi...


Nous avons quitté Koufonissi, après quelques jours passés dans "notre" île, enfin vide de touristes - les touristes c'est "les autres"! En dehors de nous, les seuls étrangers étaient une équipe d'ouvriers du bâtiment et l'équipe des prof du gymnasium. Nous les avons souvent croisé chez Stella, au Neo Fanari ou dans le bar de Manoli, les seuls lieux ouverts dans le village.

Les autres travaillent à la préparation de l'été suivant. Même le taciturne Nikita s'est lancé dans des travaux compliqués, ouvrant un bar dans son jardin, face à la mer. Le soir, nous le retrouvons devant une pile de journaux à une table du Fanari.

Des travaux absurdes continuent à défigurer certains quartiers de l'île, comme cette maison collée devant la façade du Remezzo, un restaurant dont le principal intéret était d'avoir une belle vue sur le port, ou comme cet immeuble immense et inachevée planté devant l'hôel Keros.

Andonis a encore construit deux nouvelles maisons dans son village, tandis qu'une chapelle s'érige face à la mer.

jeudi 29 octobre 2009

La jeunesse de Koufonissi


... Nous sommes dans notre île, presque en fraude, seuls touristes dans un village à nouveau apaisé dont les travaux de construction des chambres et des bars destinés au prochain été viennent à peine troubler la torpeur.

La plage d'Italida est déserte, comme on ne l'a jamais plus revue depuis notre première promenade en 1994.

Nous avons assisté à la célébration de la "Journée du Non", hier 28 octobre. Cela se passait dans la cour de l'école devant le monument aux morts. Les vedettes de la célébration était les enfants du gymnasium, une cinquantaine tout au plus. Ils déposent une gerbe de laurier devant le monument, au même titre que le maire ou le policier... Ils défilent bien sagement dans la ruelle qui monte vers l'aéroport, on les applaudit, c'est charmant.

Mais deux ou trois petites choses ne "passeraient pas" en France, comme l'intervention de ce pope hargneux, arrivé en retard en 4x4, qui houspillent le maire et le ploicier qui ne sont pas aux bonnes places pour entendre son discours, ou cette exercice militaire qui achève le défilé des enfants. Le "maitre de cérémonie", pour reprendre une expression d'une enseignante, les fait marcher au pas de gymnastique, petits et grands, filles et garçons.

Omniprésence de l'église, militarisme, les vieilles coutumes ont la vie dure dans les villages reculés de Grèce, et nous avions fini par oublier que notre île est un village...

mercredi 28 octobre 2009

Ferry grec


Un ferry grec est un gros bateau qui transporte des passagers et des véhicules, du continent - généralement Le Pirée - vers les îles, ou d'une île à l'autre. Mais pas uniquement.

A terre, depuis les ports, en particulier ceux des très petites îles, comme celle d'où j'écris, ils ont un tout autre rôle. Evidemment ils amènent des touristes ou des amis, évidemment les camions qui en débarquent transportent les objets ou les matières premières nécessaires à la vie quotidienne...

Mais, surtout, par dessus tout, les ferry sont des attractions. Le passage du Blue Star Ferry, même à 2heures de matin - surtout à deux heures du matin - attire toute la belle jeunesse de l'île qui se chamaille en l'attendant. C'est alors que la terrasse du bar situé face au port se remplit à nouveau, ou que les camionnettes des différentes "rooms to let" de l'île se rangent face à la mer, après de vigoureuses querelles de préséance.

Tout l'été ça se passe ainsi.
Maintenant, ne ce début d'automne dans les Cyclades, l'effervescence n'est pas toutes les nuits au rendez-vous. Les bateaux sont plus rares, régulièrement vides - nous étions cinq dans l'immense jet qui nous a amené ici - et pourtant le passage du Blue Star ou du Scopelitis restent les plus courrues des attractions dans les îles trop tranquilles des petites Cyclades.

samedi 17 octobre 2009

Burlesque


Le retour du strip-tease burlesque est désormais acquis. Dita Von Teese est le fer de lance de ce mouvement palpitant. A Paris, deux troupes ont relancé la mode du strip à l’ancienne, mettant en scène des jeunes femmes n’ayant pas forcément les physiques standardisés des jeunes lianes du Crazy Horse. Les seins ornés de caches pailletés, la taille sanglée dans un corset trop étroit, elles déboulent sur la scène des salles de spectacles de l’est parisien. A vous d’aller les retrouver !

L'école des Filles de Joie de Juliette Dragon
www.myspace.com/lecabaretdesfillesdejoie
Juliette a investi la Bellevilloise, 19-21, rue Boyer dans le 20e pour y installer son « Ecole des filles de joie ». Il ne s’agit évidemment pas de vous initier à l’art de l’amour tarifé, mais de cours de danse que l’on termine quasiment à poil.
La troupe se donne régulièrement en spectacle lors de Revues à l’ancienne, mêlant chanson rétro, musique live et – évidemment – strip-tease burlesque.

Et justement, à partir du 22 octobre, la Bellevilloise accueille un festival de Burlesque...

mercredi 14 octobre 2009

Une autre bird house

De bien belges images...


Je vais faire une émission de radio sur Bel RTL à Bruxelles demain.
Pour m'y préparer, Jo, une copine de classe réfugiée avenue Louise pour d'obscures raisons, me conseille de découvrir quelques recoins secrets de l'oeuvre de Wim Delvoye.

Les amateurs d'art un peu branchés le connaissent avec sa "machine à caca", une installation qui reproduisait le processus de la digestion, d'un bout à l'autre. C'est encore lui qui eut l'idée - amusante il est vrai ! - de tatouer des cochons.

En revanche j'ai découvert grâce à Jo la série des Birdcages, ou la rencontre d'univers qui ne demandaient qu'à se rapprocher, la nuit SM et la protection de la faune...

jeudi 8 octobre 2009

La Paresse sur Radio-Notre-Dame...


Ma première sortie de parisien quasiment autonome sera donc pour radio Notre-Dame, à l'invitation d'Anne Gavini - une spécialiste de l'éducation des familles nombreuses... - pour son émission le Bistrot de la vie.

Le sujet de l'émission : "La Paresse", avec une intervention téléphonique de l'une des auteuses des Paresseuses et de Corinne Meyer, auteuse de Bonjour Paresse. Anne Gavini a le sens du casting chic.

Les invités en studio sont aussi étonnantes et moins prévisibles : une très jeune femme, professeur de géographie et multi mère de famille, charmante, qui décrit l'attitude des paresseux du fond de la classe dans une institution privée du VII° arrondissement.

Et puis il y a "une paresseuse", Anne-Sophie Bourdil, qui se révèle être l'ancienne attachée de presse de la station...

J'ai l'impudence de me lancer dans des références à la Genèse - que je présente comme la seule partie de l'histoire de l'Humanité où la paresse était admise et encouragée. Ce qui me vaut l'intervention d'un auditeur qui me rappelle que le "projet de Dieu" était de nous mettre au monde pour bosser un peu.
J'aurais esayé.

Bonne émission, animatrice talentueuse (belle voix de surcroît !) sur Radio Notre Dame, 100,7 mhz

mercredi 7 octobre 2009

lundi 5 octobre 2009

Tetsuo Kawabe


Juste deux lignes pour saluer le passage à Paris de l'architecte Tetsuo Kawabe, auteur, dernièrement, de la réalisation du show-room Toyota à Tokyo, immense et lumineux.
Enseignant à la Tokai University, il vient en France visiter des cathédrales gothiques. Ses prochains travaux seront-ils inspirés par les splendeurs de Reims, Amiens ou Laon ?

mardi 29 septembre 2009

Grivoiseries...


Collectionnons-les…

Le livre de Henri Cueco, Le collectionneur de collections, me rappellent une autre envie, un autre projet jamais réalisé : collectionner ces cartes postales grivoises que l’on trouve dans présentoirs des magasins de souvenirs, dans les cités balnéaires ou les stations thermales.

Tristes héritières de l’Almanach Vermot, dont les dessinateurs s’inspirent, autant dans le style que dans la misogynie très datée, elles exposent généralement des femmes d’un certains âges souvent nues, confrontées à des situations humiliantes : bains de boue en présence d’un tiers, rencontres inattendues avec leur maris en galante compagnie, comparaison avec des femmes plus jeunes à la poitrine plus ferme…

Apparue durant les années soixante ou cinquante, elles représentent une décadence certaine d’un genre très répandu entre 1890 et la Première Guerre Mondiale : la carte postale coquine, souvent dessinée par des maîtres du genre comme Hérouard ou Léonnec, collaborateurs de la revue la Vie parisienne.

Les créateurs des cartes postales d’aujourd’hui n’ont plus guère ce talent. Mais qui sont-ils ?

Voila un mystère dont la résolution mériterait à lui seul que l’on collectionne ses images semblant sorties tout droit d’un autre temps.

dimanche 27 septembre 2009

Le collectionneur de drapeaux...


L'un de mes livres de chevet - en l'occurence un de mes "livres de WC", puisque c'est aux toilettes que l'on rencontre désormais ce genre d'ouvrages - est un essai rigolo de l'écrivain, oulipien et peintre Henri Cueco : Le Collectionneur de collection. Il y décrit ses monomanies.

Nous en partageons quelques unes.

Ainsi il collectionne les drapeaux, depuis que ses parents à la veille de la Libération se mirent à fabriquer à la chaine les drapeaux des pays vainqueurs, pour pavoiser le village le jour venu.

Ma propre passion me vient d'un acte manqué. J'ai failli voler le drapeau français de la SEITA. Je travaillais dans les combles de la Société d'Exploitation Industrielle des Tabacs et Allumettes, dans une usine située à Lyon, près de la gare de la Part-Dieu. On y fabriquait les Gauloises Bleues... Le travail le plus délicieux de ma vie : je devais alimenter les machines en tabac frais en en jetant - à la fourche !!! - la bonne quantité dans des trous percés dans le sol de l'immense grenier où je glandais. Car cela ne m'occupait que cinq bonnes minutes par heure, pas plus.

Le reste du temps je lisais ou je fouinais. C'est comme ça que j'avais trouvé le beau drapeau français que l'on accrochait à la façade de l'usine le 14 juillet ou le 8 mais, et songé à le voler, et pas osé !

Depuis l'idée a fait son chemin, je me rattrape en achetant des drapeaux ici ou là, ceux des pays que nous visitons - come le drapeau grec qui flotte à l'arrère des ferries - mais aussi quelques drapeaux particuliers, comme le Pace italien des manifs contre la guerre en Irak, où un Union Jack rose, confectionné par les gay anglais lors de la Gay-Pride 2009

La perle de la collection est un immense drapeau Occitan, acheté dans une brocante héraultaise alors qu'il était réduit à l'état d'un tas de chiffon sous la pluie.
Ce symbole de la lutte du sud de la France contre l'impérialisme du nord occupe évidemment le mur de nos toilettes.

Mais je regretterais toujours de ne pas avoir volé le drapeau de la Seita. Depuis l'usine lyonnaise a été transformée en université. Ce drapeau bleu-blanc-rouge, de symbole nationaliste qu'il était, aurait désormais une autre valeur, celui de souvenir du temps où l'on installait des usines fabricant des cigarettes brunes au centre des villes. Seuls des rebelles nihilistes et de surcroît inconscients pourraient imaginer un truc pareil aujourd'hui...

samedi 26 septembre 2009

... le sauna, encore


Ma nouvelle monomanie - la collection d'affiches expliquant comment se comporter dans un sauna - est sommes toutes beaucoup moins pénible que cette période "chaise roulante" que je commence peu à peu à oubler.
Encore une affiche de sauna.

...les "règles pour le sauna" s'affichent


... ce pourrait devenir des objets de collection. Je me laisserais volontiers prendre à ce nouveau vice. D'autant que ces affichettes allemandes ne conçoivent le sauna que comme un exercice mixte et naturiste.

...le sauna n'est pas un exercice facile


... la preuve, on doit en connaître les règles d'utilisation.

... j'insiste, un passage au sauna est un rituel


... et comme tous les rituels, il faut qu'il se déroule dans le bon ordre. Fort heureusement, il y a les "sauna Baderegeln" pour expliquer tout ça.

...le sauna a donc des règles d'utilisation


... que les nordiques - disais-je - savent expliquer simplement, grâce à ces petites affichettes que l'on rencontre au mur des établissements possèdant un sauna.

Je passerais ma vie au sauna...


Mais au sauna il y a - aussi - des règles, que seuls les nordiques ont su mettre en scène. ceci est le début d'une collection.

jeudi 24 septembre 2009

Marcel Proust au bordel rue de l'Arcade...


La revue Lire publie un magnifique Hors série intitulé "A la recherche de Marcel Proust". Je souhaite apporter ma pierre à l'édifice en rappelant son goût pour les amours tarifées.

Marcel Proust fréquentait un établissement de bain, au n°11de la rue de l’Arcade, dont la principale activité relevait de la prostitution homosexuelle. L’écrivain Marcel Jouhandeau a noté dans ses carnets les confidences d’un jeune prostitué des lieux qui eut Marcel pour client. La maison était équipée d’une sorte de salle discrète d’où, grâce à une vitre sans tain, on pouvait voir sans être vu. « Cela servait à tout le monde , mais quand Marcel venait c’était arrangé exprès pour lui. (…) Il désignait son partenaire et montait. Au bout d’un quart d’heure, je frappais, j’entrais et je trouvais Marcel déjà couché ».

Marcel Proust avait aidé à l’installation de cet établissement en participant à son acquisition avec Albert le Cuizat – ancien valet de pied du prince Radziwill et du duc de Rohan - que l’on retrouve dans La Recherche du Temps perdus sous le nom de Jupien. Avant d’être le propriétaire de l’établissement de la rue de l’Arcade, le Cuziat posséda un sauna rue Godot-deMauroy, « Les bains du ballon d’Alsace ».

L’écrivain Maurice Sachs, dans ses sulfureuses mémoires intitulées Le Sabbat, décrit l’établissement « qui, sous couvert d’un commerce de bains, dissimulait celui des prostitués mâles, garçons assez veules, trop paresseux pour chercher un travail régulier, et qui gagnaient l’argent qu’ils rapportaient à leurs femmes en couchant avec des hommes… » La visite commence : « C’était un étrange établissement (…) cour pavée, décorée de lauriers en caisse et de troènes comme celle d’un presbytère, avec un petit perron de quatre marches, l’étroite marquise et le mot Bains sur la porte vitrée. » Dans l’entrée, on trouvait encore vers 1935 quelques meubles légués par Marcel Proust à son ami Albert. Le Cuziat eut des difficultés avec la justice vers 1917. Proust se facha avec lui par jalousie, les deux hommes convoitant un certain André, concierge du lupanar de la rue de l’Arcade.

mercredi 23 septembre 2009

Truffaut au bordel rue Navarin


François Truffaut "jeta sa gourme" très tôt, en fréquentant les prostituées d'une maison close - pas tant que ça !- située à deux pas de chez ses parents. Pour notre bonheur de cinéphile, la rue n'a guèr changé.

Voilà bien l’une des façades les plus étranges du quartier, un pastiche fin XIXe de gothique flamboyant. L’immeuble évoque quelque repaire secret – si peu !– appartenant sans doute à une secte vouée au culte satanique !
Rien de tout cela, mais les activités qui s’y déroulaient étaient bien étranges tout de même : « C’était une maison de méthode anglaise réputée », raconte Alphonse Boudard. La pièce principale en était évidemment une salle de torture, dont le décor évoquait à merveille les caves d’un château. « Rien n’y manque, pouvait-on lire dans le Guide des maisons d’amour et des musées secrets en 1935. Collier de fer, menottes, chevalet, chaînes et même gibet. Ici l’imagination peut rêver aux sombres tragédies de l’Inquisition. L’amateur, sans grand mal, se donne l’illusion d’être victime… ou bourreau. » « Plus ils ont une grosse situation plus ils aiment se faire corriger » déclarait Madame Christiane, la patronne.
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Starlettes nazies !



Durant les douze années que dura le III°Reich, le cinéma fut totalement placé sous le contrôle de Joseph Goebbels et de son ministère en charge de la propagande. Le monde du spectacle fut le premier à être « épuré », les juifs s’y voyant interdire de travailler, ce qui expliqua l’importante émigration des talents vers Hollywood.

La production ne se limita pas pour autant à des films à la gloire des héros nazis comme Hitlerjunge Quex, ou antisémites comme Le Juif Süss. Le public s’en serait d’ailleurs vite lassé. Du Cinéma nazi, l’histoire a retenu les grandes fresques de Leni Riefenstahl, alors que les allemands devaient sans doute préférer à tout prendre des spectacles plus frivoles, comme des opérettes permettant à la somptueuse Zarah Leander de pousser la chansonnette ou de sombres drames historiques mettant en valeur l’indéniable talent d’Emil Jannings.

La diffusion sur France 2 de la série Apocalypse a fait découvrir au public français cette connivence entre des stars féminines et le régime, une scène du documentaire montre Magda Schneider en visite amicale chez le Führer, en compagnie de sa toute jeune fille, la petite Romy Schneider.

Magda n’était pas la seule idole des foules allemandes. Parmi ces actrices forcément méconnues, citons Ilse Werner.

Ilse Werner !

Comédienne et chanteuse, née le 11 juillet 1921 en Indonésie, elle fut toute sa carrière surnommée «La Femme qui siffle» après avoir été la vedette d'un film de 1940 «Wunschkonzert» – l'Epreuve du temps – de Eduard von Borsody, au cours duquel elle sifflotait avec talent. Blonde aux yeux bleus, elle correspondait à merveille à l'idéal féminin tel qu'en rêvait les nazis. Les aventures fantastiques du baron de Münchausen de Joseph von Baky, figure au nombre des rares films la mettant en scène qui ont laissé une trace dans l'histoire du cinéma. Sa collaboration avec le régime lui valut une interdiction professionnelle de quelques mois, avant qu'elle ne décide d'immigrer aux Etats-Unis. Elle y épousa le journaliste américain John de Forest, et tourna pour Georg Wilhelm Pabst – l'auteur de Lulu – avant de revenir achever sa carrière en Allemagne durant les années 70.

lundi 21 septembre 2009

Bonne année


Denyse Rodriguez Tomé, scénariste lumineuse de J'ai horreur de l'amour et de la Nouvelle Eve, nous souhaite la bonne année.

Bonne année Denyse !

mercredi 16 septembre 2009

Le Sphinx


Une de mes camarades vient de me raconter une curieuse histoire : sa grande tante était "tenancière" de bordel.

Et pas n'importe lequel : Le Sphinx !

L’un des célèbres bordels de l’entre deux guerres se reconnaissait à la façade d’inspiration évidemment égyptienne. L’établissement, qui se prétendait « Américan bar » ouvrit ses portes le 24 avril 1931, à l’emplacement jusqu’alors occupé par un enclos appartenant à un marbrier funéraire. Le sous-sol était en communication directe avec les catacombes.
L’établissement fut longtemps dirigé par Martoune. Le rez-de-chaussée de l’immeuble était occupé par un débit de boisson et un salon, les chambres se trouvant à l’étage. Le principal ornement de l’établissement était sa décoration égyptienne. Un pharaon, aux jambes largement écartées attendaient la clientèle. On pouvait y rencontrer le gratin artistique de l’époque : Kisling, Youki Desnos, Kiki de Montparnasse, Foujita, mais aussi Joseph Kessel, Pasquin, Georges Simenon, Francis Carco, Blaise Cendras ou Alexandre Breffort, l’immortel inventeur d’Irma la Douce. Mais on pouvait également y croiser des personnages moins reluisants, comme Romano, un fils de Mussolini ou l’escroc Stavisky, les gangsters Spirito et Carbone, les modèles de Borsalino. Dans ses mémoires Martoune prétendit qu’elle avait eu Eva Braun pour cliente et que Hitler lui même « faillit venir » lors de sa visite à Paris en juin 1940. L’établissement étant ouvert aux dames, sans qu’elles aient le droit de monter, on pouvait également y croiser la Miss ou Marlène Dietrich. On prétendit qu’un ministre en était actionnaire. Léon Daudet, le Canard Enchaîné et la plupart des journaux satiriques affirmaient en cœur qu’Albert Sarraut aurait mis un peu d’argent dans l’affaire ce que démentit timidement la police. En 1962, le rendez-vous des artistes et des personnalités politiques des années trente fut abattu, sans le moindre respect pour les fresques de Van Dongen, par des bulldozers inconscients de leur forfait.

mardi 15 septembre 2009

Eve Rock'n'Roll joue à la vendeuse...


Eve, la pin-up de l'Est, est une admirable bloggeuse, qui fait suer son monde et ses lecteurs avec ses histoires de mec, de sex-toys, de Joe Dassin, d'enfants et de rock and roll.

Eh bien la belle brune, qui en avait marre d'être mal payée comme journaliste pigiste, joue à la vendeuse. Elle a ouvert un garage, enfin une sorte de...

Pour savoir quoi, on va voir son blog, l'un des "blogs des copines", à gauche là en bas, ou on se débrouille avec ce lien là : http://garageland-blog.fr/

dimanche 13 septembre 2009

Dr Folamour, la chaise roulante de l'Apocalypse...


La chaise roulante – résumé des épisodes précédents – est au cinéma, dans la bande dessinée ou dans les clips, systématiquement associée à des personnages ayant visiblement un gros problème. Je veux dire, un gros problème « en plus » de leur mobilité réduite : des victimes de tueurs sadiques, des objets sexuels en proie à des pervers, des dingues et des sales types, nous avons même repéré une tueuse nymphomane tentée par l’inceste…

Cette liste ne serait pas complète sans un des sommets du genre : le dingue, pervers, et de surcroît ancien nazi. Il s’incarne au cinéma grâce à Peter Sellers, le Dr Folamour – Strangelove – héros du film de Stanley Kubrick en 1964. Rappelons qu’il s’agit du récit d’une sorte de grosse bourde du Général Jack Ripper, de l’état major américain, qui envoie quasiment par erreur une escadrille de bombardiers B52 balancer des bombes nucléaires sur Moscou.

Une gaffe ! Mais une gaffe aux conséquences probabes assez ennuyeuses : destruction de Moscou, riposte de l'URSS, destruction de quelques villes amricaines, contre-offensive US, et pour finir la quasi disparition de toute vie humaine de la surface du globe, sans oublier le réchauffement climatique accéléré...

Le Dr Folamour est appelé à la rescousse pour tenter de sauver l’Humanité pendant qu'il en est encore temps.

Malheureusement il est givré, très gravement atteint même, il ne songe qu’à reconstruire une nouvelle société où les males dominant auront chacun dix femelles à leur dévotion… alors qu’il ne s’agit visiblement pas du problème le plus urgent. Folamour est un ancien scientifique allemand au service des nazis, exfiltré par les troupes américaines et qui a mis ses compétences – et ces idées débiles – au service du Pentagone. Il lui arrive encore parfois d’avoir une légère tension au niveau du bras droit, comme si celui-ci ne pouvait s’empêcher de faire le salut nazi, mais on fait mine de ne pas s'en rendre compte.

Evidemment, ce fou dangereux se déplace en chaise roulate…

samedi 12 septembre 2009

Faye Wong a quarante ans...


40 ans et quelques jours...

Faye Wong est une star, aussi adulée que Madonna et Mylène Farmer réunies, mais en Chine, à Hong-Kong ou à Tai wan.

En France on l'a connait surtout pour ses deux participations lumineuses dans les films de Wong Kar Wai, Chungking Express et 2046.

Mais elle a surtout enregistré une vingtaine d'albums, l'un d'entre eux étant produit par le groupe Cocteau Twins.

Cela m'avait échappé à l'époque, mais elle fut sollicitée par les autorités chinoises pour chanter lors des cérémonies d'ouverture des JO de Pékin et refusa de le faire au nom de son attachement à la cause thibétaine.

Dès que je remarcherais, je retrournerais enfin dans les boutiques de disques chinois de l'avenue de Choisy, je suis en manque de "canto-pop".

La diva et la chaise roulante


Nos amies doivent avoir le même âge (mental) que nous.

Depuis son retour au travail, ma pauvre CB est obligée de raconter ses impossibles vacances, avec pour seul horizon le dos d'un type qu'elle poussait dans sa chaise roulante.

Eh bien que lui disent, en choeur, nos chères amies ?

"T'as fait ta Castafiore !"

Bien vu les filles, mais au moins CB, elle, ne chantait pas.

Ceci pour dire que j'ai été un peu médisant à l'égard de Bianca Castafiore, le Rossignol milanais. En fait cette image des Bijoux de la Castafiore est la seule, dans tout Tintin, qui réussisse à m'émouvoir. On se plait à imaginer que ces quelques moments de promenades dans le par du château auraient pu être le début de quelque chose.

Oui, mais voilà, la Castafiore, elle, elle chante !

Le fauteuil roulant est vivant...



Ce n'est pas parce que j'en suis au stade béquilles que je renonce à ma quête : trouver une image positive d'un personnage positif - ni victime, ni ridicule, ni méchant, ni pervers - en chaise roulante dans la fiction cinématographique ou la bande - dessinée.

Essayons Ed !

« La bande à Ed » de Jak et Geg est la première bande dessinée à recevoir le prix Handi-Livres 2007 dans la catégorie meilleur livre de jeunesse.


Je cite :

"Georges Grard est instituteur à Rambouillet. Il est aussi auteur de bandes dessinées, sous le pseudo de Geg. Un élève en fauteuil roulant, Adrien, lui a dit un jour : « Nous, les handicapés, on parle de nous, mais on nous montre jamais. »
Pour l’«  institauteur  » comme il se définit lui-même, cela a été un vrai choc : « Il avait raison. Je n’ai pas trouvé de héros handicapé dans la bande dessinée. Il y a le Petit Polio, de Farid Boudjellal, récit autobiographique qui se passe à Toulon à la fin des années 1950. De rares exemples de superhéros, mais aucun proche du quotidien.
»

vendredi 11 septembre 2009

Sainte-Thérèse d'Avila



Dans son dossier du mois, l'inestimable revue Causette ( qui se dit "plus féminine du cerveau que du capiton"), consacre un dossier au clitoris en l'illustrant de considérations dont certaines me mettent en joie... Les Saintes n'étaient pas de glace.

Ainsi Sainte-Thérèse d’Avila avait l'extase grandiose: « J'aperçus près de moi un ange avec une forme corporelle, il était très beau; je voyais dans la main de cet ange un long dard; il était d'or et portait à son extrémité une pointe de feu ». Ce dard, l'Ange le lui enfonce « dans le coeur et jusqu'aux entrailles » et en se retirant, il la laisse « tout embrasée d'amour pour Dieu. (…) La douleur de cette blessure était si vive qu'elle m'arrachait de faibles soupirs, mais cet indicible martyre me faisait en même temps goûter les plus suaves délices. Ce n'est pas une souffrance corporelle, quoique le corps n'y laisse pas d'y participer à un haut degré. Il existe alors entre l'âme et Dieu un commerce d'amour si suave qu'il m'est impossible de l'exprimer. » Ce devait être bon.

Et spectaculaire, comme le démontre cette représentation du Bernin...

jeudi 10 septembre 2009

Louise Brooks et Louis de Funès


L'histoire du cinéma est fascinante, tant elle fourmille de rencontres inattendues. Ainsi il existe un lien, bien ténu, un fil minuscule, qui relie la carrière de Fufu à celle de Loulou : Louise brooks, l'actrice "maudite", célèbre pour sa coiffure et sa déchéance.

En 1930, Louise Brooks vient en France pour tourner un film dont le scénario a été co-écrit par René Clair et W. Pabst - le cinéaste qui fit entrer la comédienne au panthéon des stars mythiques, avec Loulou précisément.
Le film que la jeune femme aux cheveux bruns vient tourner aux studios de Joinville et sur les bords de Marne aura la caractéristique d'être commencé "au temps du muet" et terminé, tant bien que mal, aux débuts du parlant. La version définitive ayant été sonorisée en dépit du bon sens... De ce mélodrame mettant en scène une jeune femme qui renonce stupidement à la gloire d'un "Prix de beauté" pour suivre un amant jaloux et violent, il ne reste que l'image toublante du sex-symbol des années trente, la belle Louise.

Mais quel rapport avec Louis de Funès ?

Le réalisateur Augusto Genina, un cinéaste italien à la carrière internationale et interminable.
Avant Prix de beauté il avait déjà tourné des dizaines de films muets, après cela il deviendra l'un des cinéastes les plus célèbres - et parfois complaisant - du régime fasciste, revenant parfois en France pour tourner des films à l'eau de rose comme Naples aux baiser de feu.

Son dernier film sera français, Frou Frou, dont le scénario ressemble à bien des égards à Nana d'Emile Zola. Frou Frou est une danseuse, une femme entretenue. L'un de ses "amis" a la moustache et les mimiques d'un comédien quadragénaire : Louis de Funès.

mercredi 2 septembre 2009

La chaise roulante toute nue...


Le photographe Spencer Tunick est connu dans le monde entier pour ses clichés représentant des milliers de personnes nues photographiées sur une place d’une grande ville, Barcelone, Montréal ou Mexico ;

Eh bien rendons-lui grâce pour ce cliché d’un homme, un homme parmi des milliers d’autres. Remarquons que la chaise roulante est elle aussi toute nue.

La chaise roulante nue...


Enfin des héros positifs et sexy. Alors que le net français semble se contenter d'évoquer le handicap avec pathos et compassion, les sites anglo-saxons se permettent tout, y compris simplement d'évoquer la personne qui se trouve assise sur sa chaise roulante.

On y croise même des filles sexy, comme dans ce groupe de Facebook.

http://www.facebook.com/group.php?gid=2217231314


Un groupe qui affirme – photos et profils à l’appuis - que les filles en chaises roulantes sont sexy.

La chaise roulante qui tue est de retour...


La chaise roulante qui tue pour de vrai…

Dans la littérature, le cinéma, la BD, les clips, les personnes en chaise roulante sont quasiment toujours des victimes – voir les billets précédents !- et c’est désespérant.

Pour avoir été coincé sur mon fauteuil à roulette pendant six semaines je me suis souvent senti une âme de tueur, dont les victimes auraient été dans le désordre les concepteurs de trottoirs trop hauts, de portes trop étroites, de pentes trop raides, mais aussi les automobilistes mal garés, les possesseurs de chiens chieurs, et tous les valides en général.

Je vais donc me précipiter pour acheter et lire le roman de Francisco Gonzales Lesdema & Jean Baptiste Grasset, La Dame de Cachemire, dont le résumé me fait saliver d’avance :

« Un tueur en chaise roulante ce n'est pas courant, assez étrange en tous cas pour que l'inspecteur Mendez s'intéresse à l'enquête au risque de se brouiller encore un peu plus avec ses supérieurs qui aimeraient mieux le voir prendre sa retraite. Dans un style à la fois baroque et plein d'humour, une superbe évocation de Barcelone tenaillée entre son passé et l'explosion de la modernité. »

mardi 1 septembre 2009

Pas de sanisette pour les hippies...


Le génie français n'est pas reconnu partout à ses justes mérites, comme en témoigne cette affiche visible dans la devanture d'une boutique de Haight Ashbury, le "quartier hippy" de San-Francisco.

lundi 31 août 2009

Le Pétomane triomphe au Moulin Rouge


C'est un classique, un personnage "bizarre" par excellence. De toute manière il fallait bien le citer ici un jour, le "pétomane", apparu sur la scène du Moulin Rouge en 1892.

Joseph Pujol, apprenti boulanger à Marseille, commence à monter un petit numéro démontrant ses capacités. Un impresario le remarque et l'emmène à Paris. Dans ses mémoires, Yvette Guilbert raconte sa découverte de ce phénomène par le patron du Moulin Rouge:

" Zidler reçu un jour la visite d'un monsieur à visage maigre, triste et pâle, qui lui confia, qu'étant un "phénomène", il voulait vivre de sa particularité.
- Et en quoi consiste-t-elle, votre particularité, Monsieur ?
Monsieur, expliqua l'autre en toute gravité, figurez-vous que j'ai l'anus aspirateur...
Le directeur découvre l'intérêt de chose/
Alors quoi ? Vous chantez aussi du derrière ?
- Heu... oui, Monsieur.
- Eh bien, allez-y, je vous écoute !
- Voici le ténor... un ! voici le baryton... deux ! voici la basse... trois ! la chanteuse légère... quatre ! celle à vocalises...

Zidler trouva immédiatement un slogan pour décrire les talents de sa nouvelle recrue : Le seul artiste qui ne paie pas de droits d'auteur. Yvette Guilbert conclue : " C'est au Moulin Rouge que j'ai entendu les plus longs spasmes du rire, les crises les plus hystériques de l'hilarité." Nos ancêtres étaient bon public !

Ceci pour dire que le pire est toujours à craindre.

Le Ed Wood français, mais qu’est-ce ?




Il n’est pas donné à tout le monde de prétendre au titre de plus mauvais cinéaste du monde, et même, en l’occurrence, de France.

Il ne suffit pas de filmer n’importe comment des comédiens minables ânonnant les répliques ineptes de scénarios bâclés… ce qui est à la portée de tous les Max Pecas et autres Richard Balducci. L’œuvre d’un « Ed Wood français » ne relève pas simplement du cinéma bis ou du nanard, encore faut-il que son auteur se pense génial et l’affirme.

Il ne suffit pas nom plus d’être abscons, d’aligner des plans fixes de fleurs en train d’éclore filmées en noir et blanc. « Ed Wood » se voulait génial ET populaire. En maître du cinéma de genre, il filmait des histoires de conquête de la terre par des extraterrestres volant dans des couvercles de lessiveuses. Ed Wood devait considérer John Ford tout au plus comme un disciple éventuel, nous avons vu qu’Emile Couzinet donna une leçon de cinéma à Jean Renoir.

Alors qui ?

Le Ed Wood français ?




Qui pourrait prétendre au statut de « Ed Wood français », un cinéaste approximatif, persuadé de son talent, auteur d’une série de films catastrophiques, hilarants au 14ème degré ?

Parmi les candidats potentiels se trouve évidemment Emile Couzinet dont nous trouvons en France des traces à Royan puis à Talence….

Couzinet propriétaire d’un casino et d'un hôtel tourna quasiment à la maison une bonne quinzaine de films, pour la plupart consternant, mais qui contribuèrent à nourrir de nombreux comédiens dont la carrière connaissait alors quelques déboires. Jean Carmet, qui tourna avec lui, le trouvait admirable : “Il était arrivé à un absolu que Chaplin lui-même n’a jamais atteint. Il était scénariste, dialoguiste, adaptateur, metteur en scène, décorateur, propriétaire des studios, de la cantine, distributeur, propriétaire de salles… Dans Quai des blondes, il avait Sergio Leone comme assistant…” Couzinet avait fait construire Les Studios de Royan à proximité de son casino pour abriter les activités de sa société la Burgus Film. Dans la nuit du 4 au 5 janvier 1945, les studios sont détruits par les bombardements alliés. Couzinet fit construire un peu plus tard de nouveaux studios à Talence, un faubourg de Bordeaux.
La liste de ses films les plus célèbres suffirait à décrire le personnage : Le Club des fadas (1938), Trois marins dans un couvent (1947), Trois vieilles filles en folie (1952) ou Le congrès des belles-mères (1954). Au milieu de cet océan de gaudriole franchouillarde deux films se distinguent : Buridan, héros de la Tour de Nesles (1952) dont Jean Tulard souligne que les héroïnes des scènes d’orgies étaient vêtues d’anachroniques slips Petit Bateau et un film étrange, Andorra ou les hommes d’airain (1941), considéré encore comme une ode au particularisme andorran, pour autant que cela existe.

Il s’installa donc par la suite à Talence où il continua sa carrière. On raconte qu’il reçut là-bas la visite de Jean Renoir en personne à qui il se permit de donner quelques conseils en matière de mise en scène…

Aujourd’hui, la ville de Talence compte un « Ed Wood Café », hommage aux cinéastes génialement médiocres.

http://www.fra.cityvox.fr/restaurants_talence/ed-wood-cafe-talence_200040487/Profil-Lieu

vendredi 28 août 2009

Les martiens sont trop sexy, et gay-friendly…




Le mouvement Raelien a été fondé par Claude Vorilhon en 1974, un illuminé – ou un escroc, va savoir ! - affirmant avoir été contacté par des extraterrestres dans un volcan auvergnat.
L'extrème liberté sexuelle est aux nombres des principes raeliens, certaines anciennes adeptes affirmant qu'il s'agissait surtout d'alimenter les cadres masculins en chair fraiche… En France le mouvement figure sur la liste des sectes.

Il en est peut-être de même en Grande-Bretagne, pourtant les membres du groupe n’hésitent pas à apparaître au grand jour dans des circonstances parfois étonnantes, comme le démontre cette photo prise par votre serviteur durant la Gay Pride londonienne de début juillet 2009.

Non seulement les amis des extraterrestre encouragent la « liberté sexuelle », mais ils l’étendent à la pratique intergalactique de l’homosexualité et de l’usage récréatif de poupées gonflables vertes..

Le nouveau livre dont je ne suis pas l’auteur…



Les librairies présentent depuis quelques jours un de mes « nouveaux livres » dont je ne suis pas l’auteur…

Il y a bien mon nom sur la couverture, ma biographie sur le site internet de l’éditeur, je l’ai même écrit de la première à la dernière ligne… Mais je n’en suis pas l’auteur, selon ce même éditeur.

Les textes de ce « nouveau livre » ont été écrits il y a sept ans et payés d’une manière, disons, « inhabituelle » selon les lois en vigueur concernant les droits d’auteur. Depuis, m’étant aguerri et rendu compte du caractère, disons, « inhabituel » de cette tractation, j’ai demandé à l’éditeur que ce procédé, disons, « inhabituel » soit légalisé sous forme d’un contrat d’édition normal. Je suis soutenu dans cette démarche par le service juridique de la vénérable et prestigieuse Société des Gens de Lettre qui trouve elle aussi que ma rémunération était, disons, « inhabituelle »…

Bien décidé à ne rien payer de plus, d’autant que cet album est l’un de ses best-sellers, l’éditeur a développé un argument qui mérite d’être cité : je ne suis pas à l'origine de ce livre, pas véritablement… Je l’ai écrit, signé, mais bon, je ne suis pas vraiment un auteur, puisque les textes sont courts, y’a beaucoup de photos, l’idée n’est pas très originale, etc. etc.

Alors de deux choses l’une, soit je suis l’auteur de ce livre et il me faut un contrat, soit je ne le suis pas et il faudrait mettre au pilon les milliers d’exemplaires portant indûment mon nom sur la couverture puisque je suis trop honnête pour laisser perdurer une telle imposture ? Que choisir ?

Ceci pour vous dire que les mœurs de l’édition sont parfois elles aussi un peu « bizarres ».

« Nous irons à Deauville » voir la France de 1962…




Thierry Paquot à propos de l’un de mes précédents livres – Guide des lieux cultes du cinéma en France, Horay 2005 –, affirmait dans la revue Urbanisme que pour le cinéphile amoureux des villes « il n’y a pas de petits films ». Même le plus bâclé des nanards, le pire des représentants du « cinéma bis » français - l’un des sujets de ce Blog du « Bis Art » - a quelque chose à nous apprendre ou à nous montrer…

Honte à moi, l’une de ces merveilles m’avait échappé ! Nous irons à Deauville de Francis Rigaud, produit par Ray Ventura en 1962, est quasiment un modèle du genre. Intrigue réduite à sa plus simple expression, metteur en scène absent… reste une succession de petits sketchs hilarants s’enchaînant tant bien que mal : Michel Galabru en amateur de camping refusant de quitter sa tente noyée par un orage, tel un capitaine au milieu des tempêtes, Claude Brasseur et Michel Serrault, deux amis apparemment bien tentés par l’échange de leurs épouses – dont la magnifique Pascale Roberts -, Jean Carmet en livreur raisonneur et débordé, Jean Richard en électricien feignant, gourmand et libidineux, sans oublier Roger Pierre er Jean-Marc Thibault interprétant deux quincaillers homosexuels poussant à l’achat de bassines en inox… Et puis il y a De Funès, vacancier irascible, professeur de pâté de sable et de dressage de chien, colérique et malveillant, ce qui lui vaut d’ailleurs un sévère rappel à l’ordre par Eddy Constantine en personne.

Mais le personnage central du film n’appartient pas à cette troupe déchainée : Deauville !

Ou plus exactement l’irruption à Deauville d’une nouvelle catégorie de vacanciers et même de français, les « cadres », la petite bourgeoisie des usines, louant des villas miteuses à des vieilles dames désargentées pour avoir le plaisir de connaître eux aussi les joies des célèbres planches, du Casino, de l’hippodrome et du « club de la Mer », où Sacha Distel passe en voisin. « Nous irons à Deauville », c’est Les Vacances de Monsieur Hulot, avec dix ans de plus et le génie en moins : l’intrusion des nouveaux vacanciers dans un univers jusqu’alors réservé aux oisifs. Le « grand monde », y est représentée par une richissime italienne qui, lorsqu’on lui annonce qu’il faudra faire la vaisselle à la fin d’une soirée improvisée déclare, très émoustillée : « C’est un coup à tenter ! »

Et puis il y a évidemment le décor. La Normandie en 1962 ! Quelques plans filmés sans doute par inadvertance, ont valeur de quasi documentaire, les planches et les parasols, la gare des autobus normands, l’hôtel du golf, l’embouteillage au carrefour des routes menant à Deauville et à Trouville… Nous irons à Deauville ? C’est un coup à tenter !

mercredi 26 août 2009

Une vulve géante à Locronan...


Revenons au sujet initial de ce Blog, la bizarrerie, celle des hommes, des lieux, des idées...

Nous irons parcourir les chemins de la Forêt sacrée autour de Locronan en Bretagne. Un rocher, la Jument de Pierre, est évidé en son centre. Cette cavité a de quoi nous réjouir – la chaise de Ronan a notoirement la forme d'une vulve géante. Tous les six ans – la prochaine fois en 2013 - une procession nommée la Troménie, pendant laquelle sont promenées les reliques de Saint-Ronan, s'y arrête.

Ce grand pardon serait le souvenir de rîtes de fécondité datant d'avant l'ère chrétienne. Pendant un instant les femmes s'y arrêtent et s'y assoit, pour vaincre la stérilité ou guérir des problèmes gynécologiques.

Naguère le spectacle était autrement plus émouvant puisque les femmes en mal d'enfant venaient y dormir trois nuits de suite et les jeunes mariés y passer la première nuit de leur noce "se frottant à nu sur la pierre".

La béquille qui flingue...


Avec des béquilles tout change. Je reviendrais régulièrement à la malédiction qui semble peser sur les utilisateurs de fauteuils roulants. Mais pour l'heure, je rentre dans l'univers des utilisateurs de béquilles.

Autrement plus sexy et gratifiant !

Car à la différence des chaises roulantes, les béquilles sont volontiers présentées comme un accessoire sexy, quand elles mettent en valeur les chevilles temprairement blessées de stars du foot, de fiancée d'acteurs ou de chanteuses populaires...

Et puis les béquilles et les cannes sont naturellement associées à l'univers des armes !

La canne fusil est un classique du genre. Un James Bond sommeille en chaque utilisateur de béquilles...

lundi 24 août 2009

La chaise roulante tuera-t-elle encore ?


Est-ce la fin de mon calvaire à roulettes - un mois et demi dans un fauteuil roulant – qui me pousse à la mansuétude ? J’ai décidé de ne plus haïr la totalité du monde des valides, une personne échappera à ma vindicte : l’architecte ou l’ingénieur ayant dessiné le bungalow modèle « Tonga Acces ».

Je suis revenu à Héliomonde, à deux pas de l’hôpital où on procédera cette semaine au découpage de mon plâtre puis à l’opération consistant à m’extraire une bonne partie des vis et des plaques de métal qui assurent la solidité de ma cheville explosée en mille morceaux.

En attendant nous habitons dans un chalet « adapté » aux besoins d’un résident en fauteuil roulant, et c’est quasiment un plaisir… Je n’ai jamais connu pareil sentiment d’autonomie depuis mon accident, le plan incliné me permet d’aller me balader au milieu des donzelles dénudées sans attendre que CB m’aide à descendre, je vais sans crainte affronter le passage dans la douche ou aux toilettes (alors que ces circonstances représentent 99% des cas de chutes évitées de justesse, des crises de rage et des bordées de jurons observées sur ma personne ces dernières semaines), j’ai même un balcon couvert que je peux parcourir en tous sens.

Bref c’est idéal !

Et c’est encore mieux parce que c’est un objet strictement destiné aux vacances. Qu’un ingénieur ait décidé de s’atteler à produire un cabanon pour les « chaisards » en vadrouille me met de bonne humeur.

Un détail permet d’apprécier que, de surcroît, ce créateur a bon fond : le grand lit à deux places est accessible par deux portes différentes, l’une assez large pour une personne en fauteuil et l’autre destinée à une personne valide… Voilà quelqu’un qui nous comprend : ce n’est pas parce que nous nous trainons à roulettes que nous devons nous priver de la présence d’une copine en pleine forme pour embellir nos vacances.