jeudi 29 juillet 2010

Corrida no ! Course camarguaise oui !


Les autorités régionales de Catalogne viennent d'interdire la corrida, ce qui ne me fait ni chaud ni froid. Même si j'en ai vu une douzaine, il y a quelques années, à Nîmes et à Béziers.
Le spectacle - car c'est avant tout un show - était étonnant, intrigant, terrible, assez peu ragoûtant… il y avait du sang et du danger, un animal était tué, et des hommes n'échappaient souvent que de justesse au même sort... Tout cela n'avait aucun sens, c'était une manifestation venue d'un autre temps, un reste de barbarie et de folklore désagréable. Interdire la corrida parait presque dans l'ordre des choses, car sa seule existence autorise d'autres crimes, d'autres violences...

Mais qu'on ne touche pas aux courses camarguaises !!!
Et en règle générale pas touche aux jeux taurins du sud de la France et des Landes. Les taureaux en sont les vedettes, on les adule, et non seulement ils ne meurent pas à la fin de l'après-midi mais ils vivent choyés et meurent de vieillesse avant parfois de se voir consacré des monuments funéraires, comme des stars, ce qu'ils sont d'ailleurs. Quant aux hommes qui les affrontent , ils ne font preuve de nulle violence à leur égard, mais ils « jouent » avec eux, et c’est beau, palpitant, sympathique, effrayant parfois, mais jamais honteux.

Pas d'amalgame !

Les deux pratiques sont sans doute les deux visages d'une même survivance de cultes païens, l'animal étant sacrifié dans la corrida et vénéré dans les jeux taurins.

Mais vive la vie...
Et puis les anti-corridas sont charmantes.

lundi 19 juillet 2010

Dirty Diary, bad girls...


Le film Dirty Diary, compilation de douze court-métrages pornographiques réalisées par des cinéastes suédoises réunies sous la houlette de Mia Engberg, est une petite merveille, composée de morceaux de qualité inégale - c'est le propre des "films à sketches" - , mais qui répondent à quelques questions que nous ne nous étions jamais posées.

Les scènes de sexe lesbien, les plus crues, sont porteuses de leur propre univers, contentons nous d'analyser - avec concupiscence - les scènes hétéros, pour déterminer ce qui différe dans la représentation féministe de la sexualité.

Ainsi il faudrait analyser cette pornographie féminine à l'aune de ce qu'elle ne montre pas : l'éjaculation ! cet apothéose des scènes de sexe hétéro filmées par des hommes... Ce qui signifierait donc qu'il s'agit d'un spectacle uniquement destiné aux hommes, un accompagnement visuel à leur propre éjaculation lorsqu'ils se branlent devant un film...

Il faudrait encore apprécier la manière féminine de filmer le sexe féminin en gros plan, sans fioriture, éclairage direct et encore moins d'épilation intégrale au préalable. Le sexe féminin n'est pas un objet mis en scène, mais bien l'instrument du plaisir brut des femmes filmées en train de faire l'amour.

Il faudrait toujours faire une constatation apparement naïve : dans les films pornographiques féminins les femmes ont bel et bien l'air de jouir pour de vrai ! Sans gestuelle théâtrale, couinements formatés ou rictus standardisés...

Un plaisir pur!

lundi 5 juillet 2010

Fantômas à travers les ages...


Vendredi, sur les quais de la Seine, face à la Tour Pointue de la police judiciaire, j'ai répondu aux questions d'un trés sympathique trio de documentaristes lyonnais préparant un film sur Fantômas.

L'une de leurs questions portaient sur ce que pouvait représenter Fantômas au fil des temps et son évolution.
La réponse tient à la date de naissance du personnage, 1911, avant même le premier conflit mondial. Il était encore temps d'être terrifié par un type en collant noir volant les bijoux d'une comtesse. Mais comment trembler encore devant sa bande d'Apaches à casquette après la grande boucherie de 14-18 ; comment bien plus tard avoir peur d'un homme masqué après la Shoah ?
Le personnage de Fantômas contre Fantômas tourné après la seconde guerre mondiale utilise l'ancien repaire de la Gestapo française, et celui d'André Hunebelle avec Jean Marais en 1964, après la guerre froide, affirme posséder l'arme absolue...

Que sera alors le Fantômas de 2011, imaginé par Christophe Ganz ? Un Fantômas de crise économique, un Fantômas de l'ère mondialisée, ou plus probablement une parodie du Fantôams à cagoule de 1911.

jeudi 1 juillet 2010

Tournée...


En apparence, Tournée de Mathieu Amalric et Too much pussy d'Emilie Jouvet racontent la même histoire, ce sont des roads movies dont la vedette est un groupe de strip-teaseuses burlesques. Et pourtant les films ne se ressemblent évidemment pas.

Tout simplement parce que l'un d'entre eux est un documentaire dont les sujets - les filles - jouent plus ou moins leur propre rôle, tandis que l'autre est un film de fiction dont les sujets, les filles... eh bien, oui pareil !

L'une des troupes arrive à Paris, l'autre pas... Pourtant le film qui raconte une quête inachevée n'est pas forcément le plus nostalgique. Il y a une dimension tragique dans l'errance des filles de Too much pussy, plus tragique que chez les plantureuses américaines ayant le mal du pays.

La différence tient à la formidable mise en scène de Mathieu Amalric et à l'histoire de séduction qui s'insinue doucement entre les scènes de spectacle, les tentatives pitoyables du producteur Joachim Zand pour mettre de l'ordre dans son passé, et quelques scènes - bien trop rares - montrant la vie quotidienne de la troupe. Un documentaire aussi magnifique soit-il - et le doc d' Émilie Jouvet est magnifique - ne peut pas lutter contre le récit des émois amoureux de la plantureuse Mimi Le Meaux.


Il faut évidemment voir les deux.