mercredi 27 avril 2011

Vive les taureaux vivants !


Cette reconnaissance de la corrida au « patrimoine immatériel » de la France ne passe décidément pas ! Le meurtre, même ritualisé, la torture, même mise en scène, d’un animal ne devrait appartenir à aucun patrimoine… Quitte à se pencher sur l’histoire des jeux taurins français et sur le « patrimoine » qui y est lié, le ministère de la culture aurait pu faire un geste pour aider à la préservation des petites arènes des villages provençaux.
Mais elles n’intéressent personne, pas plus que les jeux innocents et populaires qu’on y donne. Si la France doit s’enorgueillir d’un « patrimoine immatériel » taurin, ce serait bien ces « courses camarguaise », cette « bouvine », la « fe di biou »… Dans ces jeux le taureau n’est pas un animal qu’on martyrise à coup de lance et de banderilles, avant de le tuer d’un coup d’épée, mais un partenaire, dont la bravoure n’est pas célébrée en li faisant faire un pitoyable tour de piste, dans le sable maculé de sang et d’excréments. Dans les courses camarguaise, le taureau est le héros, la vedette, souvent plus connu que les « raseteurs »qui tentent d’attraper les cocardes accrochées entre ses cornes. C’est le taureau, le « cocardier », que l’on va applaudir chaque dimanche, et jusqu’à ce qu’il meure de vieillesse, après une longue carrière d’artiste… Certains d’entre eux ont leur statue sur les places de villages, comme le célèbre Goya, et ce sont eux qui ont leur nom en grosses lettres sur les affiches.