
Dans cette grande aventure qu'est l'écriture d'un dictionnaire de jurons et de gros mots, j'en suis à "Bordel"
Interjection :
Etymologie : du franc borda, cabane
Littéralement un bordel est « une maison close », mais personne ne jure jamais en hurlant « maison close !». « Bordel » semble aujourd’hui un juron réservé à l’expression de la haine des objets plutôt que des êtres humains, comme Renaud braillant « Mais bordel, où c'est qu' j'ai mis mon flingue ? » en 1980. Quant aux expressions « Quel bordel », « un sacré bordel », le « bordel organisé »… elles désignent des formes de désordres pour lesquels on a une certaine complaisance.
En revanche dès lors qu’il est inclus dans une chaîne d’imprécations, le mot « bordel » redevient sérieux : « putain de bordel », « nom de dieu de bordel », « putain de bordel à cul », sont la marque d’un intense courroux chez celui ou celle qui s’y laisse aller.
Utilisation : « Bordel de métier de con de nom de Jupiter de saloperie de cape de merde » déplore un légionnaire dans le film Deux heures moins le quart avant Jésus Christ.
En Italie, "Vada a bordo, cazzo !" (Remonte à bord, bordel !), fut le cri du cœur d’un officier tentant de laver la honte de l'abandon du Costa Concordia par son commandant.