En témoigne ce petit couple sur les péchés capitaux.

Evagre en pinçait par exemple pour les thèses concernant l'Apocatastase universelle, une théorie selon laquelle il fallait s'attendre à un post-jugement dernier, après lequel l'enfer lui même disparaîtrait tandis que nous redeviendrons tous des anges, comme avant la création.
Entre deux querelles concernant la nature de l'âme du Christ, Evagre rédigea vers 350 une première liste de péchés impardonnables, qu'il dénommait des « passions » :
La gastrimargia (tout ce qui a rapport avec la bouche et la consommation : boulimie, gourmandise, alcoolisme, anorexie, bavardage …)
La philarguria (avarice),
La pornéia (l'obsession sexuelle),
L’orgé (la colère),
La lupé (la tristesse),
L’acédia (la dépression à tendance suicidaire),
La kénodoxia (la grosse tête),
L’upérèphania (le délire schizophrénique).
Selon le théologien, toutes nos actions négatives étaient causées par l'une ou l'autre de ces "passions", voire par la conjonction de plusieurs d'entre elles. Notons que le père Evagre était un précurseur de la psychanalyse, mais surtout qu'il n'avait pas encore mis la paresse dans sa liste. Encore que ! Quelques exégètes affirment qu'elle s'y trouve dissimulée sous le masque de l'acédie, la dépression."
Bizarrement, ce livre sans trop d'importance me valut de participer à une émission très sérieuse de Radio Notre Dame...