dimanche 8 janvier 2012

Une "espionne" nulle, Magda Fontanges...


Magda Fontanges
1943

Les belles espionnes ne sont pas toutes des génies de l’intrigue. Il peut même leur arriver d’être de parfaites idiotes.
C’est vraisemblablement le cas de Magda Fontanges, agent des services secrets allemands infiltrée en France occupée, qui réussit à lasser ses propres employeurs par ses bêtises à répétition. A sa mort on la traita de « Mata Hari de pacotille ».
Elle est nulle !
Madeleine Corabeouf, rebaptisée Magda Fontanges le temps d’une brève carrière d’actrice – qui lui valut de côtoyer Fernandel – eut une vie des plus romanesque. Journaliste pour le quotidien genevois La Liberté elle débarque à Rome en 1935 pour réaliser une interview de Mussolini, dont elle devient brièvement la maîtresse. Elle vend aussitôt sa belle histoire à la revue Confessions et au Times sous le titre « J’ai été la maîtresse de Mussolini », ce qui lui vaut d’être expulsée d’Italie. Très mécontente, et persuadée que son expulsion a été ordonnée par le Comte de Chambrun, ambassadeur de France à Rome, elle lui tire dessus, le loupe, et se retrouve condamnée à une peine d’un an de prison avec sursis.
Sa vie est ensuite une longue série d’expulsions pour des motifs divers, elle est virée tour à tour des USA, d’Allemagne et d’Espagne, où elle essayait d’entrer clandestinement. C’est à la suite de cette dernière mésaventure qu’elle est recrutée par l’Abwehr alors qu’elle purge une peine de prison à Bayonne. Les Allemands lui font obtenir un emploi au quotidien Paris-Soir, une couverture idéale pour informer les services secrets des éventuelles activités résistantes dans la Capitale. Mais dans le même temps elle informe le gouvernement de Vichy de ce qui se passe en Italie… Et puis elle se lie avec le patron de la Gestapo française, Lafont dont elle devient la maîtresse. Lassés de ses frasques, les Allemands préfèrent s’en passer. Ce qui n’empêche pas Magda Fontanges d’être condamnée à la Libération à 15 ans de travaux forcés pour Collaboration.
A t’elle des circonstances atténuantes ?
Elle est assez distrayante dans son genre. Sa vie est une succession de frasques, d’aventures absurdes, de très mauvaises fréquentations et parfois de mauvaises actions.
Ainsi, libérée en 1952 elle refait parler d’elle dès 1955 après avoir tenté de voler une toile d’Utrillo à l’avocat maître Floriot. Elle est alors internée dans un asile psychiatrique et se suicide quelques temps après en avoir été libérée.
Extrait de mon dernier livres "Les 100 personnages les plus Nuls de l'histoire de France."