mercredi 23 septembre 2009

Starlettes nazies !



Durant les douze années que dura le III°Reich, le cinéma fut totalement placé sous le contrôle de Joseph Goebbels et de son ministère en charge de la propagande. Le monde du spectacle fut le premier à être « épuré », les juifs s’y voyant interdire de travailler, ce qui expliqua l’importante émigration des talents vers Hollywood.

La production ne se limita pas pour autant à des films à la gloire des héros nazis comme Hitlerjunge Quex, ou antisémites comme Le Juif Süss. Le public s’en serait d’ailleurs vite lassé. Du Cinéma nazi, l’histoire a retenu les grandes fresques de Leni Riefenstahl, alors que les allemands devaient sans doute préférer à tout prendre des spectacles plus frivoles, comme des opérettes permettant à la somptueuse Zarah Leander de pousser la chansonnette ou de sombres drames historiques mettant en valeur l’indéniable talent d’Emil Jannings.

La diffusion sur France 2 de la série Apocalypse a fait découvrir au public français cette connivence entre des stars féminines et le régime, une scène du documentaire montre Magda Schneider en visite amicale chez le Führer, en compagnie de sa toute jeune fille, la petite Romy Schneider.

Magda n’était pas la seule idole des foules allemandes. Parmi ces actrices forcément méconnues, citons Ilse Werner.

Ilse Werner !

Comédienne et chanteuse, née le 11 juillet 1921 en Indonésie, elle fut toute sa carrière surnommée «La Femme qui siffle» après avoir été la vedette d'un film de 1940 «Wunschkonzert» – l'Epreuve du temps – de Eduard von Borsody, au cours duquel elle sifflotait avec talent. Blonde aux yeux bleus, elle correspondait à merveille à l'idéal féminin tel qu'en rêvait les nazis. Les aventures fantastiques du baron de Münchausen de Joseph von Baky, figure au nombre des rares films la mettant en scène qui ont laissé une trace dans l'histoire du cinéma. Sa collaboration avec le régime lui valut une interdiction professionnelle de quelques mois, avant qu'elle ne décide d'immigrer aux Etats-Unis. Elle y épousa le journaliste américain John de Forest, et tourna pour Georg Wilhelm Pabst – l'auteur de Lulu – avant de revenir achever sa carrière en Allemagne durant les années 70.