jeudi 13 août 2009

La chaise roulante qui tue toujours...


Mon calvaire est décidément sans fin…

Ma chaise roulante est un boulet, et de surcroît un boulet honteux.

Car non seulement je m’ennuie au-delà du supportable, coincé à Paris par ma patte cassée, mais en plus je découvre avec horreur le mépris que nous inspirons aux écrivains, aux cinéastes et aux auteurs de bande-dessinée, nous autres les conducteurs de chaises à roulettes.

On nous jette dans la fosse d’orchestre, on nous balance par la fenêtre… quand on ne nous avilie pas, comme ces pauvres filles japonaises livrées aux pervers (voir les posts précédents)… Même le pacifique capitaine Haddock devient un objet sexuel passif, victime de la Castafiore, plus blondasse castratrice que jamais.
D’ailleurs il y a un lien étonnant entre les japonaises et les Bijoux de la Castafiore. La chaise roulante du Capitaine Haddock n’a pas été dessinée par Hergé, mais par un membre de son atelier, le dessinateur Loup, créateur par la suite de Yoko Tsuno, qui introduisit le fantasme de la bombinette japonaise dans les jeunes esprits occidentaux.

Mais il y a encore pire !

Après le handicapé victime ou humilié, voici la handicapée perverse, méchante et sans doute criminelle. Car pour une fille, quand tu circules à roulettes, t’es forcément méchante, comme Eva, l’héroïne d’une bande dessinée hitchcockienne de Comès (Casterman, 1985). Troublante, perverse, sans doute incestueuse…
A la longue ça fatigue.

Saluons un petit forum qui s’inquiète de la place des handicapés dans la BD.

http://www.bdgest.com/forum/representation-du-handicap-et-b-d-t38136.html