lundi 24 août 2009

La chaise roulante tuera-t-elle encore ?


Est-ce la fin de mon calvaire à roulettes - un mois et demi dans un fauteuil roulant – qui me pousse à la mansuétude ? J’ai décidé de ne plus haïr la totalité du monde des valides, une personne échappera à ma vindicte : l’architecte ou l’ingénieur ayant dessiné le bungalow modèle « Tonga Acces ».

Je suis revenu à Héliomonde, à deux pas de l’hôpital où on procédera cette semaine au découpage de mon plâtre puis à l’opération consistant à m’extraire une bonne partie des vis et des plaques de métal qui assurent la solidité de ma cheville explosée en mille morceaux.

En attendant nous habitons dans un chalet « adapté » aux besoins d’un résident en fauteuil roulant, et c’est quasiment un plaisir… Je n’ai jamais connu pareil sentiment d’autonomie depuis mon accident, le plan incliné me permet d’aller me balader au milieu des donzelles dénudées sans attendre que CB m’aide à descendre, je vais sans crainte affronter le passage dans la douche ou aux toilettes (alors que ces circonstances représentent 99% des cas de chutes évitées de justesse, des crises de rage et des bordées de jurons observées sur ma personne ces dernières semaines), j’ai même un balcon couvert que je peux parcourir en tous sens.

Bref c’est idéal !

Et c’est encore mieux parce que c’est un objet strictement destiné aux vacances. Qu’un ingénieur ait décidé de s’atteler à produire un cabanon pour les « chaisards » en vadrouille me met de bonne humeur.

Un détail permet d’apprécier que, de surcroît, ce créateur a bon fond : le grand lit à deux places est accessible par deux portes différentes, l’une assez large pour une personne en fauteuil et l’autre destinée à une personne valide… Voilà quelqu’un qui nous comprend : ce n’est pas parce que nous nous trainons à roulettes que nous devons nous priver de la présence d’une copine en pleine forme pour embellir nos vacances.