samedi 30 mai 2020

2006 - la rencontre Studio Canal et Hors Collection

Quelques rencontres ont sans doute durablement influé sur le cours de ma vie. Il y a bien sûr l'équipe de la Musardine, il y a aussi Isabelle Lerein, la directrice du pôle pop culture des éditions Hors Collection qui m'a associé à tous ses projets les plus farfelus. et je lui en rend grâce.<
En 2006, en collaboration avec Studio Canal, elle lance une collection intitulée Le livre du tournage + le film dont elle me demande évidemment de rédiger "le livre du tournage". Il s'agit de livrets d'une quarantaine de pages qui me permettent de donner des renseignements sur l'intrigue, l'ambiance et le casting des films présentés. Il y en aura en tout et pour tout huit. Parlons aussi de ceux qui ne furent pas publiés, j'ai ainsi beaucoup travaillé sur l'oeuvre d'Agatha Christie transposée au cinéma, en relisant des dizaines d'Hercule Poirot et  de Miss MArple, mais seul Le crime de l'Orient express fut publié. Nous avons également écrit en personne à monsieur Clint Eastwood, Hollywood, California, pour obtenir les droits de Million dollars baby, mais en vain...
La collection se composa donc de:

Charade de Stanley Donnen
Basic Instinct de Paul Verhoeven
Le Crime de l'Orient Express de Sydney Lumet
La Mort aux trousses d'Alfred Hitchcock
Billy Elliot de Stephen Daldry
Monty Python sacré Graal de Terry Gilliam et Terry Jones
L'Auberge espagnol de Cédric Klapisch
et
Arsenic et vieilles dentelles de Frank Capra

Pour donner une idée du ton de ces livrets voici le début de l'introduction d'Arsenic...

Les Taties flingueuses
"Comme elles sont charmantes ces deux petites vieilles dames !
Leur maison vénérable, installée aux pieds du Pont de Brooklyn, est véritablement la maison du Bon Dieu. La pancarte "chambre à louer"qui en décore la barrière est trompeuse. Ici, les vieux messieurs qui s’y installent ne paient ni le gîte, ni le couvert… ni la boisson, surtout pas la boisson ! Tout est compris, et d’ailleurs ils ne restent jamais bien longtemps. Le comportement des demoiselles Brewster fait l’admiration du voisinage, du révérend Harper qui habite juste en face, de l’autre côté du cimetière, comme des agents de la police new-yorkaise pour qui, la ronde dans le vieux Brooklyn, autour de la maison des deux sœurs, est la plus tranquille de la ville.
Pas pour longtemps, car le jour même de son mariage, Mortimer Brewster, leur neveu, découvre l’inimaginable : ses deux charmantes tantines sont des criminelles. Elles empoisonnent leurs vieux locataires avec un mélange de vin de mûre, d’arsenic, de strychnine, sans oublier une « pincée de cyanure ». Ô elles tuent pour de bonnes raisons – selon leurs critères ! Elles pensant ainsi rendre service à de pauvres gens sans familles, et jamais elles ne pourraient oublier d’organiser un petit office religieux, dans la cave."

Cedric Klapisch tiqua un peu en lisant mon texte, trouvant que j'ironisais un peu trop sur les capacités intellectuelles de l'un des personnages, mais ne demanda aucune correction. La classe;
La diffusion de la collection fut l'occasion d'une projection dans les sous-sol du Hard Rock Café des Champs-Elysées.