dimanche 3 mai 2020

Panique à Paname - 1998


  Rue Watt "Hautement pittoresque et basse de plafond, elle se prête admirablement aux agressions de toutes natures, et plus particulièrement nocturnes. Sur la moitié de sa longueur, à partir de la rue Chevaleret, elle est couverte par les nombreuses voies ferrées de la ligne d'Orléans auxquelles s'ajoutent celles de la gare aux marchandises. C'est sinistre, surtout entre chien et loup, un jour de novembre". Le lieu du crime idéal, à défaut d'être parfait. .

 Les premières lignes de Panique à Paname rappellent un univers perdu, une rue désormais noyée dans le béton du quartier de la TGB, et la mémoire de Léo Malet.

 En 1998 parait ce premier album, qui sera suivi par beaucoup d'autres, consacré aux décors de films et de romans. Le sujet : le polar à Paris. François Besse, le directeur des éditions Parigramme m'avait fait confiance pour faire ce livre qui sera le modèle de bien des livres suivants. Sa publication est à l'origine d'une belle satisfaction et d'une grosse déception. Il a été présenté dans l'émission Un livre un jour d'Olicier Barrot début décembre 1998, plaisir pur, mais également à la fin d'un numéro d'Apostrophe consacré au polar. Des images du contenu du livre ont accompagné le générique de fin de l'émission de Bernard Pivot, mais ni son titre, ni mon nom ne furent cités... J'ai failli mourir de dépit.


Par la suite j'ai eu beaucoup de presse, Libé Politis, le Figaro, Télérama, mais surtout le livre m'a ouvert les portes de la télévision avec une interview pour une émission de Jean-Jacques Bernard sur Ciné Classic. J'ai aussi été invité à des salons du polar, lieu de rencontres bizarres. J'ai présenté un film d'Antoine de Caunes dans un cinéma de Brétigny sur Orges, j'ai surtout passé de longues heures, au salon de Montigny - les - Cormeilles, à bavarder avec le petit juge Lambert de l'affaire Grégory, qui venait d'écrire un roman policier... me demandant qui avait pu confier une affaire aussi compliquée à quelqu'un d'aussi ingénu et gentil.



Le livre était dédié à la mémoire de mon père, Fernand, "qui pécha à la ligne avec San Antonio".

Vers 1960, mes parents fréquentaient des amis de ma Grand-Mère, les Martel, des bourgeois bon teint, dont l’un des cousins ou oncle fut maire d’une ville de Savoie. Bref ! Ces gens là vivaient l’été à Novalaise au bord du lac d’Aiguebelette et avaient Frédéric Dard pour ami ou pour voisin. La légende voudrait que mon père soit allé à la pêche avec le Grand Homme et M.Martel. Quant à moi je me souviens vaguement d’une Jaguar E, objet inouï qui fut à l’origine de ma vocation d’écrivain. J’ai en effet toujours été persuadé depuis qu’écrire des bêtises était la manière la plus noble de gagner sa vie.