lundi 11 mai 2020

Jean Gabin dans le siècle

En 2005, je fais la connaissance d’un éditeur bicéphale très curieux… City Editions. Je leur ai envoyé un courrier postal – sans doute – pour leur proposer je ne sais plus quoi. Peut-être un livre sur les Gendarmes de Saint-Tropez. C’était mon truc à l’époque. L’un des deux créateurs de la maison d’édition, Christian English ou Frédéric Thibault m’appelle, visiblement avec une idée derrière la tête. Au bout de quelques minutes de conversation il me dit que son associé et lui – anciens journalistes de Paris Match – possèdent un stock de photos de Gabin qui pourraient faire l’objet d’un livre illustré.
En quelques minutes nait le concept du livre, que résume sa préface.

"Jean Gabin incarne la France, celle du XX° siècle, qui commence avant la guerre de 14-18, dans un pays encore massivement rural, et s’achève à l’aube des années 80, avec l’avènement du monde moderne, de l’informatique et de la globalisation ; une France d’entre deux âges, d’entre deux siècles. Né durant le mandat du petit père Combes, en pleine querelle anti-cléricale, il meurt durant le septennat de Giscard d’Estaing dans un pays en pleine mutation. Il n’incarne pas une « certaine France », cocardière et paysanne, poujadiste et bougonnante, mais bien la France, la France toute entière. Car à chaque âge de sa vie, il a endossé un nouveau personnage, à qui les cinéastes savaient donner une dimension mythique. Jean Gabin a personnifié tous les visages de ce pays : Titi parisien, chanteur de charme, héros de la classe ouvrière, combattant de la France Libre, revenant désabusé, truand, commissaire, juge, président et gentleman-farmer, le revenant, le patron et pour finir un personnage universel, le père… Mais derrière ses personnages, qu’ils s’expriment avec les voix de Jacques Prévert, Henri Jeanson ou de Michel Audiard, quels que soient leurs origines sociales ou leurs rôles dans la société, aussi divers que contradictoires – flic ou voyou, clochard ou grand patron, ouvrier incarnant la mystique du Front Populaire ou grand homme de la V° République - il reste toujours le même : franc, loyal, courageux, inflexible, parfois jusqu’à l’obstination…"


Ce livre sur Jean Gabin va me valoir de faire d’étonnante rencontres. Je vais participer à une émission de Gérard Miller en compagnie de Marie-Josée Nat et Henri Chapier – qui déteste Gabin. Ce jour-là, dans les studios de Roland-Garros, je salue Philippe Tesson.
Plus tard ce sera ma porte d’entrée pour les émissions de Patrice Carmouze sur Paris Cap, je serais également invité par Michel Field sur LCI en compagnie de Kim Wilde…
J’aurais même l’occasion de faire la connaissance du fils de Jean Gabin, lors de la projection d’un documentaire Jean Gabin, une âme française, de René-Jean Bouyer, sur France 5 en décembre 2015.

La consécration fut de passer dans une émission de Patrice Gellinet, ami de Gabin, sur France inter à 13h30, émission rediffusée à plusieurs reprises.

Un détail, j'ai publié une douzaine de livres chez City, mais je n'ai jamais vu ses deux dirigeants, qui vivent dans un château près de Rouen.